Porteuse d’offrande
Marbre
Haut. 73 cm
Grèce
Période classique
Fin du Ve siècle avant J.-C. ?
Inv. B.145
Cette statue de petites dimensions représente une jeune femme tenant dans le creux du bras gauche un animal (porcelet ?),offrande destinée à une divinité.
Elle porte un chiton (tunique fine) au plissé subtil sous un péplos (vêtement en laine épaisse) aux pans plus lourds. Le chiton, qui descend le long du bras, est attaché à intervalles réguliers par des agrafes. Le péplos, fermé seulement par la ceinture nouée autour de la taille de la jeune femme, présente une cascade de plis tuyautés sur le côté droit, là où les deux pans du vêtement se rejoignent.
La position de la jeune femme, en appui sur la jambe droite, la gauche légèrement pliée, révèle le galbe de la jambe gauche. Les lignes complexes, auxquelles répondent les courbes du vêtement entre les seins, et sous le bras gauche où se niche l’animal, créent un rythme varié de lignes et d’ombres. Le sujet de cette sculpture est peu fréquent, mais convient parfaitement à une oeuvre dédiée à une divinité dans son sanctuaire.
Le vêtement est de règle en ce qui concerne les sculptures féminines des VIe et Ve siècles. Cette modestie contraste nettement avec la nudité athlétique des figures masculines dont l’Arès Somzée, acheté par Raoul Warocqué à la même vente que cette porteuse d’offrande, fournit un bon exemple. En Grèce antique, la première statue représentant une femme nue date seulement du IVe siècle.
La très grande qualité de la sculpture, la délicatesse et le rendu soigné du plissé, ainsi que la petite taille de la sculpture laissent penser qu’il pouvait s’agir d’un original du Ve siècle. De telles oeuvres sont rares: la plupart n’ont pas résisté à l’épreuve du temps.