La redécouverte de l’antique Nubie doit beaucoup à l’expédition de Mohammed Ali (vice-roi d’Égypte de 1805 à 1848) qui, en 1820, envoie ses troupes au Soudan pour y écraser les derniers Mamelouks. Parmi les soldats, se trouvent notamment des mercenaires européens, aventuriers intéressés par les ruines et les trésors, qui établissent les premiers documents et effectuent les premières explorations.
L’un des pionniers de l’archéologie nubienne est le Français Frédéric Cailliaud (1787-1869). Attiré par les sciences naturelles, en particulier la minéralogie et la géologie, il est nommé minéralogiste officiel de Mohammed Ali en 1813. Il participe à deux expéditions (de 1815 à 1818 et de 1819 à 1822) durant lesquelles il remonte la Vallée du Nil jusqu’à la 6e cataracte et découvre les ruines de Méroé et ses pyramides. Il ramène de ses voyages une collection d’objets et de nombreuses notes qu’il publie dans divers ouvrages.
L’apogée de la recherche archéologique au Soudan, au 19e siècle, est l’expédition dirigée par Karl Richard Lepsius (1810-1884), entre 1842 et 1845. Linguiste et égyptologue allemand, il se voit confier la responsabilité d’une mission scientifique par Frédéric-Guillaume IV, en 1842. Pendant trois ans, il établit un inventaire des monuments encore visibles jusqu’à Sennar (au-delà de la 6e cataracte). À son retour, il ramène en Prusse une collection d’objets et de nombreux relevés qui sont publiés, entre 1849 et 1859, dans un ouvrage luxueux en douze volumes comprenant 894 planches. Cet ensemble sera une référence en la matière : Denkmäler aus Ägypten und Äthiopien.
