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Administration

Gestion des élèves et des professeurs, problèmes de transport et d’infrastructure… l’administration de l’Athénée doit faire face à de nombreuses situations. Si le premier préfet se plaint de devoir tout assumer seul, au fil du siècle, l’équipe administrative s’étoffe et de nouvelles fonctions apparaissent. Les règlements successifs définissent le comportement attendu, les billets de retenue témoignent de  leur transgression. C’est toute la vie quotidienne d’une communauté qui s’organise.

 

Les objets ...

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Lettre de Gilberte Decat à Raoul Warocqué au sujet du renvoi de ses cousins Gilberte et Emile Abrassart, 3 mai 1916, Fontaine l’Evêque

Ces deux élèves et quelques autres sont définitivement exclus pour avoir échangé du courrier par-dessus le mur séparant Athénée et Lycée, à une époque où la mixité n’était pas de mise. Dans cette lettre, Gilberte Decat plaide leur cause auprès du Président de la Commission administrative et invoque de nombreuses circonstances atténuantes. Si la lettre de Madame Decat se veut respectueuse à l’extrême envers celui dont elle « implore l’immense bonté », d’autres courriers concernant la même affaire affichent un ton bien différent.

J. Decat, autre membre de la famille justifie l’attitude de sa pupille par l’incompétence des surveillants : « J’ai cru la mettre dans un établissement bien tenu, où la surveillance serait suffisante pour éviter les écarts de jeunesse. Je me suis malheureusement trompé ».

 

Lettre du Préfet Henri Dupont aux parents d’élèves au sujet des sorties et de la consommation de friandises à l’Athénée, s.d.

Dans ce document, le Préfet rappelle aux parents quelques points du règlement qui viennent de poser problème. Ils concernent notamment l’argent de poche, nuisible car « il ne sert aux élèves qu’à se procurer par des intermédiaires intéressés et non autorisés des objets prohibés tels que publications suspectes ou friandises frelatées ». Le règlement du pensionnat de 1950 précise les menues dépenses qui doivent êtres assumées par l’élève avec son argent de poche : réparation de chaussures, timbres-poste, frais de banque, d’encaissement ou de change, fournitures pour l’entretien des vêtements, séances cinématographiques, excursions, frais de voyage, frais de téléphone et de télégraphe, dégradations accidentelles ou malveillantes, port et remise à domicile de colis, etc. Il est  par ailleurs conseillé de posséder une boîte fermée avec un cadenas pour y ranger les friandises.

Tableau des cotes attribuées aux professeurs et surveillants pour l'année scolaire 1914-1915, établi par le Préfet, Henri Dupont en 1915.

L’estimation du mérite des professeurs est assurée par le Préfet selon des critères établis par la Commission administrative. Cette évaluation met en évidence les qualités de l’enseignant et conditionne l’octroi d’une augmentation éventuelle. Six critères entrent en ligne de compte.  Les quatre premiers sont évalués sur 20 points : la valeur scientifique, l’aptitude pédagogique, la conduite et la régularité, le zèle et le dévouement. Les deux suivants sont évalués sur 10 points : la tenue des classes, la correction des devoirs. Afin de se faire une bonne idée de la qualité de l’enseignant, le Préfet interroge les élèves sur  leurs connaissances, contrôle les journaux de classe, les devoirs et la façon dont le professeur prépare et donne ses leçons. Il examine l’ordre et la discipline dans les classes, la ponctualité et les absences des élèves et des professeurs. En général, les inspections sont positives et, en cas de problème, un entretien est organisé avec le Préfet. Le document présenté correspond à l’évaluation de l’année 1914-1915, les absences des professeurs sont plus nombreuses à cause de l’actualité de la Première Guerre mondiale.

Tableau relevant les mouvements de la population scolaire de 1909 à 1916, annexe du  cinquième rapport annuel (année scolaire 1915-1916) présenté par Hubert Frère, Préfet de l’Athénée, à la Commission administrative, en aout 1916 à Morlanwelz.

 

Pendant les trois premières années de fonctionnement de l’Athénée, la population scolaire augmente. Lors de l’ouverture, en octobre 1909, 217 élèves sont inscrits et 17 classes sont ouvertes. L’année suivante, 292 élèves sont répartis en  23 classes. Enfin, à la rentrée de 1911, on compte 363 élèves et 28 classes. A partir de 1912-1913 le nombre d’élèves semble se stabiliser et même légèrement diminuer. Ceci se vérifie au début de l’année scolaire suivante : d’après un rapport du Préfet Henri Dupont  « la diminution insignifiante de l’effectif en 1913-14 a été le résultat d’une plus grande sévérité dans les examens d’admission et de passage ».

Malgré les circonstances, les dirigeants de l’Athénée optent pour une reprise normale des activités au début d’octobre 1914 mais on observe une diminution spectaculaire du nombre d’étudiants. Ce déficit est surtout dû aux difficultés qu’éprouvent les internes à rejoindre le pensionnat vu les mauvaises communications entre les différentes régions du pays occupé.

Au cours d’une même année scolaire, le nombre d’élèves varie en fonction de différents facteurs : renvois, abandons pour raisons familiales, etc.

Lettre de Meurice Roch, élève à l’Athénée, adressée à son professeur, Monsieur Gérard pour obtenir un conseil relatif à ses études, le 3 novembre 1910 à Feluy.

Meurice Roch écrit en novembre 1910 à l’un de ses professeurs pour obtenir un conseil sur la poursuite de son parcours scolaire. Les affaires de son père se portent mal, il éprouve des difficultés à entretenir sa famille. Le jeune élève effectue plusieurs démarches auprès du préfet et obtient un petit emploi.  Il doit cependant intégrer l’internat pour pouvoir continuer à se rendre en classe, ce qui augmente les frais et, de surcroît, son indécision.

En 1910, l’obligation scolaire et la gratuité ne sont pas encore effectives en Belgique,  l’enseignement secondaire s’adresse par conséquent à une élite, tandis que de nombreux enfants d’origine plus modeste travaillent pour venir en aide à leurs parents. Le ton utilisé dans la lettre du jeune homme traduit son intérêt et son attachement pour les études : « … le regret de ne plus aller en classe, la douleur de devoir partir si loin, tout cela me rend triste et indécis …».

Ecusson d’uniforme du Lycée Warocqué, s.d.

 

L’uniforme est obligatoire au Lycée depuis sa création en 1914. Chaque élève doit porter quotidiennement des vêtements de couleur bleue et un tablier vichy en coton.

Dans le courant des années soixante, les exigences vestimentaires s’assouplissent, la palette des bleus s’élargit. En hiver, les couleurs doivent rester foncées et en été, les élèves peuvent être habillées en bleu clair. Le modèle du tablier n’est plus imposé. Lors des grandes occasions et des sorties, les demoiselles sont cependant priées de se vêtir comme suit : une jupe bleu marine, un chemisier blanc et un blaser sur lequel est cousu l’écusson du Lycée.  Les pantalons sont interdits. Ils sont tolérés les jours de grand froid, mais les élèves doivent se changer au vestiaire, dès leur arrivée.

 

Journal des élèves « Le Cri », paru le 26 janvier 1913

La « direction » de rédaction donne d’emblée le ton éditorial du journal: « Il [le journal] n’a pas encore fait de mal, le pauvre petit ! Au contraire, il est né sous d’heureux auspices. ».  Le journal a pour but d’ « être rigolo et de braver les antiques les plus violents ».  Chaque auteur est responsable de ses écrits.

Les articles de fond évoquent avec humour les sorties organisées par l’Athénée. En ce qui concerne la visite des ateliers Fumières, le jeune journaliste (« As de pique ») revient sur le champagne offert par le patron pour en fin de parcours : « Je  dois à la vérité le dire que les adieux, peut-être grâce à cet agent actif,  furent prolongés d’une heure … ».

 

Un autre article est un réquisitoire pour la pratique du football au pensionnat. Il met en évidence les avantages de cette activité sportive, de ce passe-temps de plein air, bien plus sain que « d’aller passer ce jour de congé avec des caramboleurs de ville dans un café bruyant dont l’atmosphère est lourde de fumée, de médisance et d’ennui ». L’auteur n’hésite pas à invoquer le fait que ce sport, en vogue à l’armée, devrait séduire la Commission qui vient de mettre en place le cours d’éducation militaire. Enfin, différents exploits sportifs en escrime et en skating, nom utilisé à l’époque pour le patin à roulettes, sont relatés. La dernière page de cette presse humoristique expose une nécrologie fantasque, ainsi que quelques blagues et une caricature.

Casquettes décorées des initiales de l’Athénée, comprenant trois étoiles dorées, non datées.

La casquette constitue un élément de l’uniforme des garçons de l’Athénée. Au centre de nombreuses anecdotes, elle est portée le plus souvent en-dehors de l’établissement et sert à saluer les professeurs, les aînés et parents. La penne est en général croquée, soit par un aîné pour taquiner un nouveau, soit par l’élève lui-même pour accélérer l’usure naturelle et que le couvre-chef paraisse moins neuf. Les étoiles indiquent le nombre d’années passées à l’Athénée : une étoile dorée pour chaque passage à l’année supérieure, une étoile argentée lors d’un redoublement.

Film intitulé « La comédie scolaire », réalisé par Michel Ducène, Jacques Duhaubois et Alain Jacquet, 1954-1955.

Ce film, tourné clandestinement par trois élèves de l’Athénée, dresse un catalogue des interdits, délibérément transgressés et mis en scène par les élèves pour la caméra. Cachée dans un dictionnaire, celle-ci promène le spectateur dans et autour de l’Athénée.

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