Sur la Piste des quarante jours
9 mars - 2 septembre 2007
Le pays de Koush des Égyptiens anciens, l’Éthiopie des Grecs et des Romains, représente, par excellence, la région d’où proviennent les produits africains, mais aussi où convergent les pistes de la mer Rouge et des régions de l’Est, comme celles du Darfour ou du Kordofan. La Nubie soudanaise n’est-elle pas le «corridor africain» par excellence? C’est ainsi que, très tôt, les Koushites sont les interlocuteurs privilégiés des Égyptiens de l’époque pharaonique, lorsque ceux-ci veulent obtenir les produits provenant du sud, tels l’ébène, l’ivoire, l’encens et les peaux de félins indispensables à l’exercice de leur culte. Certes, la voie fluviale s’avère la route la plus directe entre l’Égypte et la Nubie soudanaise. Toutefois, les cataractes – il y en a six jusqu’à l’actuelle capitale: Khartoum – ne permettent pas le passage de bateaux, notamment à l’étiage. Par conséquent, les marchandises doivent être portées au moment de franchir chacun de ces rapides. Ce qui explique que la voie géographiquement la plus «directe» se révèle donc plus longue. Puisqu’à l’époque pharaonique, le coût des expéditions commerciales compte moins que le gain de temps, cela explique que la piste désertique, plus longue mais praticable va être privilégiée, dès l’Ancien Empire. Cette route, précurseur de la «Piste des Quarante Jours», de l’ère moderne est encore actuellement empruntée pour amener du Soudan les troupeaux de dromadaires destinés aux marchés égyptiens.
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