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L'hôpital

En 1918, à Nieuport, Gustave Groleau est grièvement blessé. Il est emmené à l’ambulance de l’Océan à La Panne.

Ecoutez ce que nous raconte le soldat Groleau ...

Vendredi 22 février 1918

... À 14 h, on m’annonçait que j’étais de quart …. Je veillais d’abord aux sentinelles. Elles sont à leur poste. Très bien. J’allais ensuite visiter les quatre postes. Tout est en ordre… Nous lançons des grenades dans l’eau pour tuer des poissons. Ça passe le temps. Avec Sensique, je démonte quantité de grenades belges, françaises, anglaises qui augmenteront ma collection. Ça passe le temps très gentiment et la garde s’en va ! … Vers 15 h,… On annonce la visite du colonel Donies, du 2e régiment.... Quand il est passé, je continue à rassembler les grenades ; une de ces dernières intéresse le lieutenant. Je ne sais si la grenade était réglée ou si je l’ai butée sur quelque chose, toujours est-il qu’un instinct secret m’avertit que je dois la lâcher. Ça dure une seconde. Je veux la jeter sur le parapet. Une formidable détonation, une très forte secousse, un éblouissement subit et je suis lancé contre le parapet. Dire où s’est faite la détonation, je ne m’en rends pas compte. Mon lieutenant et mes camarades sortent de l’abri, réclament des pansements, me maintiennent. Je suis couvert de sang. Je ne vois plus clair, le sang me coulant dans les yeux. Je veux l’essuyer. Une douleur atroce à la main. Je la regarde : elle est jolie ! Ma main est toute démolie ! Le dos de la main est abîmé et la paume est ouverte… Je ne vois plus de mon œil droit. Pour arrêter l’hémorragie, on me fait six tours de fil de fer autour de l’avant-bras. Je ne sens plus rien. Cependant, mes amis voudraient me faire asseoir. Il me semble que je vais faillir. J’ai des éblouissements. Je m’accroche au parapet et je reste debout… J’ai des éclats dans la figure et dans la tête ; deux éclats ont traversé mon œil droit, avec lequel je ne vois plus rien. J’ai quinze ou seize éclats dans la tête et je saigne toujours. Quand je suis pansé, je dis au revoir à tout le monde…

Samedi 23 février 1918

J’ai maintenant mal partout. Je demande à mes amis de me faire parvenir tout ce qui m’appartient. Je ne peux pas rester tranquille. Je suis tellement énervé. Accompagné de deux hommes qui portent mes affaires, je quitte les tranchées... Je n’ai qu’un regret, c’est de ne pouvoir continuer la guerre et de ne pas savoir me venger sur les Allemands. Peut-être reviendrai-je encore ? … Aidé de mes soldats, je gagne la gare de Nieuport, où se trouve le poste de secours... Je trouve là deux docteurs et un aumônier. Mes pansements sont remplis de sang. La douleur, de nouveau, devient intolérable. Il y a de quoi devenir fou… Je me flanquerais la tête au mur, tellement je souffre. Douleur atroce ! Le docteur me fait des piqûres de cocaïne dans le bras droit, mais la douleur ne s’en va pas. Enfin, une auto arrive et on me lie sur un brancard. On me met en voiture. À travers bosses et fosses, je sens l’auto qui s’en va … Je me couperais la main si j’avais un couteau. Je me sens devenir fou, tellement la douleur est horrible ! … Je suis à Coxyde ... Me voilà devant l’Océan … Dans la salle de réception, on me déshabille et une infirmière me lave complètement. Je lui cause en anglais. Un docteur fait l’historique de ma blessure. Il est 16 h. De suite, on va me conduire à la salle d’opération. Trois docteurs et six infirmières travaillent … À mon tour d’être charcuté. On m’étend sur le billard et mes plaies sont de nouveau mises à nu. On va me débiter en gros. Le cinéma va commencer. Le docteur … me met le masque sur la figure. Je respire aussitôt fortement par le nez. Je me sens étouffer, c’est le chloroforme qui me prend tout entier.

LE MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT 

Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h (horaire avril - septembre).

Ouvert les jours fériés, y compris les lundis fériés.

Accès gratuit aux collections permanentes !

Accessible sans réservation. Consultez nos tarifs. La réservation en ligne est momentanément arrêtée pour cause de problèmes techniques.

Renseignements par téléphone au + 32 (0)64 273 741 ou par email via accueil@musee-mariemont.be

 

 LA TERRASSE DE MARIEMONT 

La Brasserie est ouverte du mardi au dimanche de 10h à 18h.

Réservation souhaitée au +32 (0)64 27 37 63

 

LA BIBLIOTHÈQUE 

La Bibliothèque est ouverte du mardi au jeudi de 10h à 12h30 et de 13h à 17h.

Accessible uniquement sur rendez-vous par email à bibliotheque(at)musee-mariemont.be 

 

LE DOMAINE 

Ouvert tous les jours de 8h à 19h d'avril à octobre.