Ecoutez ce que nous raconte le soldat Groleau ...

Le 2 octobre 1914, Gustave Groleau entame un périple qui le conduit dans les camps d’instruction situés dans le Cotentin, avant de rejoindre le front de l’Yser où il sert en qualité de sergent dans le premier régiment de Grenadiers. De tempérament « baroudeur », Groleau participe volontairement à plusieurs patrouilles offensives dont il revient souvent  blessé. D’où de fréquents et longs passages en hôpitaux qu’il décrit de manière détaillée. Ses séjours au front de l’Yser et dans ses arrières sont interrompus par des périodes en camp d’instruction (Le Tréport, Mailly, Fécamp…) et des permissions qu’il passe en Normandie, dans l’Ariège et à Paris. C’est là qu’il achète, en 1915, un appareil photographique dont il fait usage tout au long du conflit.

Esprit curieux, il s’intéresse aux régions où il séjourne. Ses descriptions vivantes témoignent d’un beau talent littéraire. Groleau exprime sans fard son opinion sur la conduite de la guerre, la hiérarchie militaire qu’il n’apprécie guère, le roi qu’il admire en tant qu’homme mais récuse comme représentant d’un régime monarchique jugé obsolète, les alliés français, anglais, russes…Son franc parler explique de solides inimitiés ce qui lui vaut de voir ses carnets temporairement confisqués par l’autorité militaire.