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Septembre 1918

8 septembre 1918

Ac. 85/23 (n° 332 et 604)

Deux photographies de soldats blessés aux membres

Ces deux photographies ont été prises à l’hôpital militaire de Bourbourg, non loin de Dunkerque. Pendant la Grande Guerre, environ deux tiers des soldats blessés sont touchés aux membres, principalement à cause de l’emploi des grenades et obus à déflagration (voir notice du 5 juillet 1918). Les soldats victimes de blessures aux membres sont exposés à de sérieux risques. D’une part, la compression des tissus sanglants est impérative pour éviter toute hémorragie excessive. De l’autre, le risque d’infection bactériologique – et singulièrement le risque de gangrène – peut engager le pronostic vital du blessé. Jusqu’aux débuts de la Première Guerre mondiale, le recours à l’amputation du membre touché et jugé trop détérioré – voire susceptible d’être infecté par la gangrène – est l’intervention chirurgicale la plus usitée. Cette perspective, radicale, ne laisse aucun espoir au blessé, sinon celui de voir son membre disparu être remplacé par une prothèse plus ou moins efficace et « confortable ».

Progressivement cependant, certains médecins tâchent de trouver une alternative à ce « réflexe du chirurgien ». À cette enseigne, deux chercheurs vont parvenir à introduire une nouvelle méthode en vue de la conservation, si possible, du membre atteint. Dès lors, l’amputation constitue l’ultime recours auquel le médecin est confronté. La « méthode Carrel-Dakin » est mise au point par le chimiste anglais Henry Drysdale Dakin (1880-1952) et le chirurgien français Alexis Carrel (1873-1944), prix Nobel de physiologie et de médecine en 1912. L’un et l’autre, forts de leur formation respective, expérimentent dans un hôpital militaire de Compiègne un nouveau procédé. La combinaison d’un liquide antiseptique à base d’hypochlorite de soude – qui sera par la suite amélioré pour recevoir le nom de « solution Dakin » – et l’irrigation des plaies par intermittence jusqu’à la stérilisation complète de celles-ci. Si les premiers essais ne sont pas encore concluants, l’amélioration et une meilleure régulation du procédé permet de connaître une importante diminution des cas de gangrène gazeuse. Le procédé sera particulièrement utilisé, avec fruit, à l’hôpital de L’Océan (La Panne) sous l’impulsion du docteur Depage.

28 septembre 1918

L’Illustration, 76e année, n° 3943, 28 septembre 1918, p. 297

Article « L’ ‘as’ belge Willy Coppens décoré par M. Clemenceau »

Cette page de la revue française L’Illustration est entièrement consacrée aux prouesses aériennes de pilotes d’appareils de guerre. Elle est rédigée par un spécialiste des débuts de l’histoire aéronautique et, surtout, des « as de l’aviation » de cette époque : Jacques Mortane (1883-1939). Journaliste sportif, Mortane consacre sa plume à la rédaction d’articles et de comptes rendus de missions aériennes par les Alliés. Il créera d’ailleurs sa propre revue, toute dévouée à cet objet, La Guerre aérienne illustrée, devenue dès 1919 La Vie aérienne. Par ailleurs, il est l’auteur de nombreux ouvrages dédiés à la vie brève mais fulgurante de nombre de ces « as », qui trouvent un large public friand de sensations fortes et de récits de farouches combats.

L’un d’entre eux est l’aviateur belge Willy Coppens (1892-1986), surnommé par les Allemands « le Diable bleu » en raison de la couleur de son appareil, qui sera crédité de 37 victoires homologuées et de 6 victoires probables. Le palmarès de ce jeune virtuose des airs est impressionnant, car il s’est spécialisé dans les missions de destruction de dirigeables allemands de type Drachen, utilisés pour l’observation de l’artillerie ennemie à plusieurs kilomètres d’altitude. Ces ballons – familièrement surnommés « saucisses » en raison de leur forme – sont redescendus en cas d’alerte et il devient dès lors très périlleux de vouloir les attaquer, non seulement en raison de leur bon système de défense mais également parce que les batteries de tir au sol peuvent se montrer destructrices.

Au début du mois de septembre 1918, Coppens est personnellement décoré par Georges Clemenceau, président du Conseil français, à La Panne. Il s’y voit remettre la Légion d’honneur. Cette remise solennelle se déroule lors d’une visite du chef d’État auprès de la famille royale belge et des troupes sur le front. La présence de Clemenceau n’est pas anodine, car elle prend place alors que l’ « Offensive finale » des troupes alliées sur le front de l’Ouest se déploie pour enfoncer les lignes allemandes. La débâcle des Empires centraux devient irrémédiable. Si Coppens devra renoncer un temps à piloter, en raison d’une sérieuse blessure qui lui coûtera une jambe le 14 octobre suivant, il sera ensuite de nouveau capable de voler. Promu capitaine après la guerre, le roi Albert Ier l’anoblira au titre de chevalier Coppens d’Houthulst. Il publiera également ses mémoires et plusieurs ouvrages sur l’aviation militaire. Une rue de Watermael-Boitsfort, sa commune natale, porte toujours son nom.

L’autre article de Jacques Mortane sur cette page est, quant à lui, consacré à la disparition d’un autre « as de l’aviation », le Français Maurice Boyau, crédité de 35 victoires homologuées et abattu en mission le 16 septembre 1918. Le journaliste évoque ainsi les faits d’armes de cet ancien rugbyman reconverti, comme son homologue belge, dans la « chasse aux Drachens ». Ces évocations auprès du public crée la légende de ces « héros du ciel ».

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