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Mars 1916

12 mars 1916

Archives Warocqué, n° 41/2, Secours et alimentation

Lettre de Luc Debaille adressée au Comité régional de Secours et d’Alimentation de La Louvière

Le Comité de Secours et d’Alimentation, auquel est intimement lié Raoul Warocqué pendant la durée du conflit, conserve un statut juridique d’institution privée à but non lucratif, ne possédant ni statut juridique strict ni règlement officiel. Il est cependant demandé à toute personne qui bénéficie de son aide de mener une vie honnête. La participation aux jeux clandestins et le détournement des sommes allouées à des fins répréhensibles – comme la consommation de boissons alcoolisées et la fréquentation des cafés – peut engendrer le retrait du secours ou la cessation de toute intervention future de la part du Comité. Ce document atteste précisément de reproches formulés à l’encontre de Luc Debaille, cabaretier à Erquelinnes, commune frontalière avec la France, dans l’arrondissement de Thuin.

Le plaignant, après avoir essuyé pour la quatrième fois un refus de secours du Comité local d’Erquelinnes, s’adresse directement à Raoul Warocqué comme président du Comité régional (cf. notice du 4 février 1916). Il y évoque sa situation pénible : tenancier depuis cinq ans d’un café « d’une tenue exempte de tout reproche », il doit subir la concurrence de trois autres établissements situés sur la place de la localité. Or, il est père de dix enfants dont l’aîné est au front et le plus jeune n’est âgé que de 21 mois. Selon ses dires, ses principaux clients sont « des joueurs de football, grands buveurs d’eau sucrée » et il ne débite « pas un litre d’alcool par mois ». Il ajoute que, au moment de l’invasion allemande, sa famille a dû s’enfuir et, à son retour, constater que la maison avait été pillée, ce qui le laisse sans ressources. Aussi, s’il est obligé de fermer son café – ainsi que le Comité l’exige pour lui accorder tout nouveau secours –, il se verra totalement démuni et forcé de « faire mandier [sic] mes enfants ».

Il semble cependant que le Comité avait mené une enquête sur Luc Debaille et intimé l’ordre qu’il cesse ses activités de débit de boissons. La mention manuscrite au crayon sur la première page de la lettre reçue indique sans ambages : « Il doit fermer ». Par sa réponse en date du 19 mars suivant, le Comité régional approuvera la décision du Comité d’Erquelinnes en affirmant qu’aucune allocation de secours ne sera octroyée à M. Debaille s’il maintient son établissement ouvert.  

25 mars 1916

Archives Warocqué, n° 41/2, Secours et alimentation

Lettre du Comité de Secours de Carnières adressée à Raoul Warocqué

Cette courte lettre adressée à Raoul Warocqué, président du Comité régional de Secours et d’Alimentation pour l’arrondissement de Thuin, donne le ton sur les dissensions politiques qui pouvaient régner dans ce type de structures. Très officiellement, le président et le secrétaire du Comité de Carnières, alors commune voisine de Morlanwelz que dirige le maître de Mariemont, prennent la plume pour dissiper tout malentendu sur les accointances entre membres socialistes qui en font partie. Sans doute Raoul Warocqué, personnalité libérale en vue, avait-il eu vent de querelles partisanes au sein de ce Comité, voire de plaintes qui lui auraient été relayées. Le président de celui-ci, Charles L’Host, effectivement de tendance socialiste, tient à préciser que « le Comité local de secours de Carnières est composé d’hommes qui n’ont qu’un but : venir en aide aux malheureux éprouvés par la guerre ».  Il ajoute que les réunions ne donnent pas lieu à des échanges de vue partisans et « ne s’égarent pas dans les voies étroites de la politique ». Il est évidemment primordial pour le Comité local de conserver la pleine confiance du président du Comité régional et de continuer à bénéficier de sa bienveillance pour le suivi des aides que Carnières aurait à formuler.

 

En effet, si le siège central du Comité national est situé à Bruxelles, la structure est fortement décentralisée. Les membres de Comités locaux, devant rendre des comptes aux Comités régionaux, sont souvent choisis sur proposition du bourgmestre et/ou du collège communal. D’aucuns estiment donc qu’une représentativité équilibrée des trois grandes familles politiques que la Belgique connaît alors (catholiques, libéraux et socialistes) est indispensable pour éviter tout favoritisme de parti. Dans la foulée, une circulaire sera diffusée pour éviter ce genre de problèmes à l’avenir. Il ne faut cependant pas oublier que cette structure pyramidale a été instaurée dans l’urgence de l’invasion et de l’occupation allemandes, dans un contexte de crise aigüe où personne ne pouvait prédire la durée du conflit. Aussi, l’importation de près de 4,3 millions de tonnes de denrées alimentaires durant la période de guerre tient de la prouesse humaine et logistique.

LE MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT 

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