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Décembre 1914

26 décembre 1914

L'Illustration, n° 3747, samedi 26 décembre 1914, p. [493].

 

Page de couverture de L'Illustration: Noël aux tranchées

Créé en 1843, l'hebdomadaire français L'Illustration se démarque de la presse contemporaine en accordant une place prépondérante à l'image documentaire. Disposant de moyens logistiques considérables pour l'époque, la rédaction fait appel aux meilleurs journalistes, dessinateurs et graveurs. En outre, dès 1883, la revue publie des photographies couvrant l'actualité internationale et nationale. Principal organe de presse français à partir de 1905, L'Illustration joue un rôle majeur durant la Première Guerre mondiale où son tirage atteint le chiffre record de 400 000 exemplaires imprimés. Malgré un prix de vente relativement élevé (un franc le numéro), l'impact auprès du lectorat est loin d'être négligeable: le patriotisme que diffuse le périodique maintient le moral de la société civile comme celui des soldats sur le front. Les états-majors alliés salueront d'ailleurs la qualité des reportages et des documents publiés. Le numéro du 26 décembre 1914 illustre, en couverture, un groupe de soldats recueillis, entourant un prêtre qui célèbre la messe de Minuit. La scène, située dans une tranchée quelconque, est plus symbolique que réaliste, la lumière émanant de l'Évangile ouvert et le geste de bénédiction du prêtre jettent une lueur d'espoir au milieu des combats.


 

 

19 décembre 1914

L'Illustration. Journal universel hebdomadaire, 72e année, n° 3746, 19 décembre 1914, 2e de couverture.

 

Le porte-plume réservoir Onoto

Les 2e, 3e et 4e de couverture de ce numéro de l'Illustration présentent une série d'annonces publicitaires, dont certaines sont directement influencées par les événements militaires. Qu'il s'agisse de la poupée d'une infirmière de la Croix-Rouge, fixée sur une boîte de chocolats Royat, ou d'un soldat sénégalais "en embuscade près d'un fagot contenant un sac bonbons chocolats sénégalais" vendus À la marquise de Sévigné à Paris; l'album en couleurs pour les enfants En guerre! publié à l'occasion des étrennes de 1915; ou encore le Jusqu'au bout, nouveau jeu de la guerre pour "jouer en famille et dans les tranchées"; nous avons retenu celle pour le porte-plume Onoto. La société anglaise, fondée en 1905 par Thomas De La Rue & Cie et George Sweetser, et qui existe toujours aujourd'hui, a bâti sa réputation grâce à la commercialisation du réservoir "qui ne fuit jamais". En cette période de Noël 1914, elle oriente sa campagne publicitaire autour de l'image du porte-plume soldat, fier et résistant. Bref, un cadeau idéal pour les soldats engagés sur le front. 


 

 

12 décembre 1914

FGF 24, Le Messager de Bruxelles, 30e année, n° 170 (Édition P.L.G., n° 32), samedi 12 décembre 1914.

 

Une du journal Le Messager de Bruxelles: journal quotidien, économique et financier

L'occupation de la Belgique par l'armée allemande a eu des répercussions immédiates sur la presse quotidienne. Nombreux sont les rédacteurs de journaux qui ont préféré interrompre la parution de leurs titres plutôt que de se soumettre à une censure inéluctable. Ces réactions n'étaient pas pour plaire aux Allemands car ils voyaient dans la publication des gazettes un moyen de communication efficace des avis et de la propagande allemande auprès de la population belge. À partir de l'automne 1914, un contrôle renforcé s'organise, mais il ne se centralise véritablement qu'au début de l'année 1915 avec la création d'un organe spécifique, dirigé par Oscar van der Lancken-Wakenitz. Le Messager de Bruxelles qui, après une courte interruption, reparaît en novembre 1914, en est un bel exemple. En ce 12 décembre 1914, les informations réunies par les journalistes sont analysées, critiquées et confrontées, démontrant l'inefficacité des organes de contrôle allemands du moment. Certaines opinions, qu'il aurait été imprudent de formuler ouvertement, le sont de manière subtile à travers des reportages et des réflexions à caractère historique. Dans la rubrique Nouvelles du jour, on trouve une information dont la communication était particulièrement audacieuse: "De nouvelles affiches de recrutement viennent d'être placardées dans l'East Kent, avec ce texte: Voyage à Berlin. Le pays organise au printemps une excursion en Allemagne pour quelques sportmen. Tous frais d'hôtel et de chemin de fer payés. Excellente chasse. Âge 18 à 38 ans. Fusils et munitions gratis. Excursions bon marché sur le Rhin. Faire les demandes tout de suite, car le nombre de candidats (un millier) est limité".


 

 

5 décembre 1914

Archives Warocqué, n° 40/1, Guerre 1914-1918.

 

Lettre de Julia Beaudoux à Raoul Warocqué datée de Carnières

Alors que les colonnes allemandes pénètrent en Hainaut, la Ve Armée française este déployée le long de la Sambre. L'état-major, mal préparé, sous-estime les effectifs ennemis et choisit de frapper le centre du dispositif allemand. La bataille des Frontières (20-22 août) est une terrible erreur tactique. Sur la seule journée du 22 août, on évalue à près de 25 000 le nombre de soldats français tués. La débandade est totale dans tous les secteurs. Au cours de cet énorme choc, une violente bataille va se dérouler à Collarmont (Carnières, actuelle commune de Morlanwelz). Face à un rapport de force inégal - un combattant contre quatre - et un soutien de l'artillerie favorisant l'avancée allemande, les Français parviennent néanmoins à tenir leurs positions quelques heures, permettant le repli derrière la Sambre du corps de cavalerie du général Sordet. Pour les deux camps, l'affrontement est particulièrement sanglant, avec la mort de plus de 4 000 hommes. Pour la population locale, le désarroi est complet: maisons incendiées, réserves pillées, terrains dévastés. Le soir du 22 août, une cinquantaine d'habitants de Carnières et de Piéton sont arbitrairement arrêtés. Malmenés pendant plusieurs jours, ils sont dirigés vers Gembloux, puis embarqués dans un train qui les emmène au camp de prisonniers de Soltau (Basse-Saxe) le 31 août. Cette lettre, écrite par Julia Beaudoux de Carnières, est adressée à Raoul Warocqué. Celle-ci le sollicite pour obtenir la libération de son mari et de son fils, toujours détenus. La demande est appuyée par Léon Marcq, bourgmestre de Carnières (1912-1921), auprès de son homologue de Morlanwelz. Raoul Warocqué a simplement indiqué au crayon "Intervenir". On ne connaît cependant pas le résultat de ses démarches.

 

 

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